La crise économique en lien avec la pandémie du covid-19 serait sans précédent. Pour la France, selon les différents scenarii, la récession prévue serait de -10% à -16%. Et, avec la multiplication des plans sociaux en France, 1 million d’emplois salariés seraient détruits avant la fin de l’année 2020.
Une récession sans précédent de l’économie
L’apparition de l’épidémie du covid-19 en Chine au début de l’année 2020 et sa propagation dans le monde entier aura en 2020 des conséquences sévères. En effet, les restrictions à la circulation des personnes, des biens et des services, et les mesures d’endiguement de l’épidémie telles que les mesures de confinement ont réduit sensiblement l’activité économique mondiale. A date, 2 principaux scenarii sont envisagés.
Le premier scenario est celui d’un « choc unique ».
C’est le scenario où la deuxième vague est évitée. Les prévisions de croissance du PIB pour les principaux pays du G20 en cas de choc unique sont les suivants :
- Chine : -2,6%
- USA : -7,3%
- Allemagne : -6,6%
- France : -11,4%
- Espagne : – 11,1%
- Italie : -11,3%
Le deuxième scénario est celui d’une seconde vague épidémique qui survient avant la fin de l’année.
Les prévisions de croissance du PIB en cas de second choc épidémique sont pires :
- Chine : -3,7%
- USA : -8,5%
- Allemagne : -8,8%
- France : -14,1%
- Espagne : -14,4%
- Italie : -14,0%
Les prévisions pour la France et l’inquiétude face au nombre grandissant de plans sociaux mis en œuvre
D’après la Banque de France, ces deux scenarii auraient les conséquences suivantes sur le PIB en France :
- le premier scenario dit « favorable » entrainerait une chute du PIB de -10% en 2020.
- le second scenario dit « sévère », avec l’apparition d’une deuxième vague, entrainerait une chute de 16% du PIB réel.
Par secteurs d’activité, certains services sont quasiment à l’arrêt (hébergement, restauration, transport) tout comme certaines branches industrielles. A l’inverse, d’autres (les industries agro-alimentaires) fonctionnent à un niveau relativement proche de la normale.
Une augmentation du nombre de plans sociaux et du taux de chômage en France
Malgré les plans d’aide décidés par le gouvernement, les annonces de restructuration et donc de suppressions d’emplois via des plans socuax se multiplient depuis la fin du confinement. Se plonger dans la lecture de la presse quotidienne régionale ces dernières semaines, c’est découvrir cinquante nuances de procédures, lesquelles traduisent toutes, à des degrés divers, la tempête que traversent les entreprises françaises :
- Mise en liquidation
- Redressement judiciaire
- Accord de performance collective
- Plan de sauvegarde de l’emploi …(plans sociaux)
Les nombreuses aides déployées par le gouvernement pour soutenir les entreprises pendant la crise n’ont pas empêché certaines d’entre elles d’annoncer des plans sociaux.
Entre le 1er mars et le 5 juillet, 193 PSE ont été lancés en France, menaçant 27 053 postes. Soit plus du double que sur la même période de 2019 (13 033 postes visés). Et c’est compter sans les 1 672 procédures de « petits » licenciements collectifs (de moins de dix salariés) répertoriés par la Dares, ou les centaines de milliers d’intérimaires dont la mission a pris fin.
Les annonces dans l’aéronautique et les transports sont sans doute les plus spectaculaires, avec 7 580 postes en moins chez Air France et sa filiale Hop !, 5 000 chez l’avionneur Airbus dans l’Hexagone. Dans leur sillage, de nombreux sous-traitants du secteur taillent dans leurs effectifs, mettant ainsi en péril l’équilibre économique de nombreux territoires. On retiendra à titre d’exemple, l’équipementier Daher, qui prévoit de couper 1 300 postes répartis sur ses sites d’Occitanie, de Loire-Atlantique et de la région Centre.
Dans ce contexte, l’Unédic anticipe la destruction de 900 000 emplois salariés fin 2020 par rapport au quatrième trimestre 2019. Et le taux de chômage passerait de 8,1% (fin 2019) à 11% en un an.
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