La situation économique du rayon Epicerie alimentaire en 2022

Le rayon épicerie alimentaire a été marquée en 2022 par l’inflation des prix et la baisse de la consommation des ménages. 2023 sera également marquée par les risques macroéconomiques mondiales. Néanmoins, des opportunités de développement exceptionnel du tourisme pourraient relancer la consommation en France.

La conjoncture macroéconomique

En 2022, le ralentissement mondial s’intensifie et les perspectives sont très largement orientées à la baisse. En effet, on assiste à un triple effet :

Une hausse de l’inflation au niveau mondial. Parmi les pays de l’OCDE, L’Europe est particulièrement affectée avec une croissance de l’indice des prix supérieures à 10% dans plusieurs pays ;
Un ralentissement plus prononcé que prévu en Chine des suites de flambées de COVID-19 et de confinements ;
Des effets néfastes de la guerre en Ukraine qui amplifient l’inflation et les perspectives négatives.

Dans ce contexte, la croissance ralentit également en France, avec une évolution du PIB de +2,6% en 2022, après une croissance hors norme en 2021, à +6,8%. Néanmoins, le pays semble moins touché par l’inflation que ses voisins.

En 2022, presque tous les prix des matières premières agricoles s’envolent, ce qui alourdit les coûts de production des Industries agroalimentaires. Par ailleurs, les contraintes règlementaires environnementales mais surtout la guerre en Ukraine ont entrainé une forte hausse :

Des coûts d’approvisionnement en hydrocarbures et en énergies
Et par suite, des couts de transports et d’entreposage, accentuée par la pénurie de transporteurs.

Des aides à l’énergies ont été mis en place, y compris pour les entreprises, ce qui a permis de limiter le niveau de l’inflation en France en comparaison aux pays voisins.

L’évolution du rayon épicerie alimentaire en 2022

Le rayon épicerie est affectée par des hausses de tarifs pour compenser l’inflation et par une baisse de la demande. Les principales évolutions sont présentées ci-dessous.

Le marché de la confiserie. L’année 2022 a été favorable au secteur, avec un chiffre d’affaires en hausse (+8,5%) pour tous les segments.
Le marché des chocolats. Le chiffre d’affaires des fabricants de chocolat est en recul sur un cumul 12 mois à juillet 2022 (-3%). Les tablettes de chocolat accélèrent leur recul dû à des ventes en berne (-8%).
Le marché des boissons chaudes. Après un rebond (+4,8%), le chiffre d’affaires des 12 derniers mois arrêtés à juillet 2022 des boissons chaudes stagne (-0,1%).
La nutrition infantile. Le chiffre d’affaires de la nutrition infantile reste stable sur les 12 derniers mois à juillet 2022 (+0,3%) portés par les hausses de tarifs.
Le marché des desserts ambiants. Le chiffre d’affaires du segment est en baisse à fin août 2022 (-4%).
Le maché des pâtes alimentaires. Après un léger ralentissement en 2021, le chiffre d’affaires du segment est en nette hausse sur les 12 derniers mois arrêtés au 1^er semestre 2022 (+10%).
Le marché des petits déjeuner. Le chiffre d’affaires du rayon Petit Déjeuner reste stable sur les 12 derniers mois à juillet 2022 (+0,4%).
Le marché de la panification et de la boulangerie industrielle. Le chiffre d’affaires du segment panification est en déclin sur les 12 derniers mois arrêtés à juillet 2022 (-1,2%) alors que celui du rayon boulangerie industrielle progresse (+4,3%).
Le rayon biscuiterie et pâtisseries poursuit sa croissance et croît en 2022 (+6% en valeur)

On observe une augmentation de chiffre d’affaires des principaux groupes de l’Industrie Agro-Alimentaire en 2022, en lien avec inflation. En revanche, la plupart des groupes affiche une détérioration de leur marge opérationnelle.

Les perspectives 2023

Après la mise en œuvre des lois Egalim 1, puis Egalim 2, de nouvelles évolutions sont attendues en 2023 avec la loi « Descrozaille » ou Egalim 3. Cette réforme vise à renforcer le poids des industriels face à la distribution.

Pour ailleurs, les craintes de récession macro-économiques mondiales en 2023 risquent d’affecter le pouvoir d’achat et la consommation des ménages. Néanmoins, la période 2023-2024 sera favorable au tourisme dans l’hexagone (reprise du tourisme international, Coupe du monde de Rugby, JO 2024). Il revient aux acteurs de l’agroalimentaire de mettre en œuvre les moyens commerciaux pour profiter de ces opportunités.

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