Selon la théorie économique, le marché du travail est influencé par l’attitude des ménages :
– Si les familles décident de réduire leur participation au marché du travail en abaissant les heures travaillées, par exemple, en prenant une retraite précoce, en allongeant les années d’études ou en prenant des congés parentaux, il y a moins de travailleurs disponibles et donc l’offre global du travail diminue, renforçant la pression sur les employeurs d’augmenter les salaires et avantages dans l’entreprise.
– Si, en revanche, dans un souci de consommation, les ménages décident de « travailler plus pour gagner plus » en maximisant leur offre sur le marché du travail accomplissant des heures supplémentaires, occupant plusieurs emplois ou retardant leur retraite, etc. ce sont les employeurs qui bénéficient de l’abondance de main d’œuvre disponible et peuvent imposer une baisse des rémunérations et remettre en cause les acquis sociaux.
On voit bien les deux options. Dans le premier, on améliore la qualité de vie et le partage du travail. Dans le second, on accélère la croissance de l’économie mais les bénéfices financiers sont inégalement répartis.
En attendant un « indice du bonheur », il existe un moyen pour lutter contre la prépondérance du travail salarié dans l’économie : valoriser le bénévolat !
La seule mesure mise en avant est actuellement économique, par le PIB (produit intérieur brut). Seul le travail rémunéré est comptabilisé dans le PIB, ce qui créé non seulement un déséquilibre en faveur du travail salarié (je travaille, MOI !) mais aussi de nombreuses discriminations notamment celles à l’encontre des femmes.
Depuis 1999, un plan comptable spécifique permet aux associations de faire figurer dans leurs comptes, une évaluation financière du bénévolat et des contributions volontaires. Autrement dit, si vous êtes bénévole dans une association caritative, vos heures de présence ainsi que les aliments remises gracieusement par les consommateurs ou entreprises peuvent être valorisées et incluses dans les comptes de l’association. Il peut avoir plusieurs avantages à cela :
– Rétablir la réalité de l’activité économique de l’association,
– Valoriser ses bénévoles qui peuvent en obtenir un avantage fiscal (déduction de certains frais),
– Valorisation de l’association vis-à-vis des banques, le fisc, les contributeurs, etc.
Cette comptabilisation reste marginale pour l’instant. Mais les syndicats et bientôt, les Comités d’Entreprise pourront y contribuer grâce aux plans comptables qui leur sont dédiés.
Une occasion de démontrer que le militantisme a aussi une valeur économique !