En 2024, la viande bovine en France et en Europe reste sous tension, avec des abattages légèrement en hausse, un cheptel en recul et une consommation en baisse, malgré des prix élevés et des exportations en progression. Le marché du porc connaît une stabilité fragile, soutenu par des volumes d’abattages en hausse et un poids moyen des carcasses record, mais les prix aux éleveurs reculent. Télécharger l’étude complète à la fin de l’article.
Contexte structurel et organisation des filières viande
En 2024, les filières viande évoluent dans un contexte de décapitalisation des cheptels, de restructuration des abattoirs et de tensions structurelles (surcapacités, hausse des charges, concurrence internationale, métiers pénibles). Les abattages repartent à la hausse, mais la rentabilité reste faible et la consommation sous tension, avec des coûts de production élevés et une disponibilité limitée des animaux.
Entre 2017 et 2022, près de 10 % des abattoirs français ont fermé. Ces fermetures ont entraîné une concentration de la production, désormais assurée à près de 90 % par des abattoirs privés. Parallèlement, la contractualisation prévue par la loi Egalim, censée garantir une meilleure rémunération des éleveurs, reste encore peu mise en œuvre dans les faits.
Situation économique des filières viande en 2024
En 2024, après plusieurs années de recul, les abattages européens de bovins repartent à la hausse, notamment en Pologne, en Italie et en Espagne, tandis que le cheptel continue de se réduire (-0,9 %). En France, les effectifs bovins diminuent encore (-1,4 %), principalement chez les vaches, sur fond de baisse des naissances et de foyers de FCO. Les abattages progressent légèrement, mais la consommation recule en raison de prix toujours élevés. Les marges brutes en GMS augmentent de 2 %, tandis que les entreprises d’abattage-découpe restent déficitaires. Malgré une stabilisation des prix au détail, la filière bovine demeure sous tension et structurellement en recul.
Dans la filière porcine, les abattages repartent également à la hausse en 2024 après deux années de forte baisse. La décapitalisation du cheptel se poursuit en Europe, mais la productivité permet de maintenir les volumes. En France, les abattages atteignent 18,3 millions de porcs, soutenus par un poids moyen record des carcasses et un rebond de la consommation. Le prix payé aux éleveurs recule de 9,1 %, après la forte hausse de 2023. Les entreprises d’abattage-découpe reviennent à l’équilibre. Globalement, la filière porcine retrouve une stabilité fragile après plusieurs années de tensions économiques.
Perspectives des filières en 2025
La consommation de viande bovine en France devrait rester limitée en 2025. Les cours des bovins poursuivraient leur progression, tandis que le prix des intrants continuerait de baisser. Les exportations de viande bovine pourraient augmenter fortement, alors que les importations resteraient quasi-stables et que la consommation intérieure continuerait de diminuer.
Le marché français pourrait également être impacté par le relancement de l’accord UE-Mercosur, avec des importations de viandes compétitives à prix réduits, susceptibles de déstabiliser le marché intérieur malgré la clause de sauvegarde mise en place par la Commission européenne.
Pour la filière porcine, les éleveurs pourraient rester fragilisés par la baisse des prix, conformément à la tendance observée aux Pays-Bas, en Allemagne et au Danemark. Les mesures antidumping de la Chine risqueraient d’aggraver la situation, avec une surtaxe de 20 % pour les principaux acteurs et jusqu’à 62,4 % pour les autres, représentant potentiellement une perte estimée entre 200 et 400 millions d’euros et un impact d’environ 8 centimes par kilogramme sur le prix français. Cette situation fragiliserait les débouchés, en particulier sur le marché chinois, essentiel pour l’écoulement des pièces non consommées en Europe (abats, oreilles, pieds). La France aurait exporté 115 000 tonnes de porc vers la Chine en 2024, soulignant l’importance de ce marché pour l’équilibre financier de la filière.
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