Le secteur laitier traverse en 2025 une période de profondes mutations. Entre la baisse de la collecte en France, les fluctuations des prix du lait et du beurre industriel et les changements de comportements de consommation, la filière doit composer avec un environnement économique incertain. Télécharger l’étude complète à la fin de l’article.
La collecte laitière et les prix du lait en 2025
Collecte française et européenne : des dynamiques contrastées entre pays
Sur les sept premiers mois de 2025, la collecte laitière française est en baisse de 0,4%, particulièrement dans les régions du Grand-Est (-6,7%), Bourgogne-Franche-Compté (-2,2%) et Hauts-de-France (-2,2%). Cette baisse s’explique surtout par l’apparition de la FCO, qui affecte le cheptel et réduit les volumes. Globalement pour les pays européens, il y a une faible augmentation de 0,1% avec des pays comme l’Irlande favorisés par les conditions climatiques (+6,6%), tandis que d’autres pays, tels que l’Allemagne, font face à des baisses importantes (-1,6%), conséquences du développement de la FCO.
Prix du lait en France : une hausse relative
La filière laitière affiche en 2025 une progression du prix du lait de 7% pour le lait conventionnel à 472,7€/1000L et de 3% pour le lait bio à 516,35€/1000L. Si les fabrications en bio progressent, celles en produits conventionnels se réduisent à l’exception du beurre et des fromages.
Consommation en PGC : évolution en demi-teinte depuis le début de l’année 2025
Malgré une augmentation du prix du lait bio, la consommation des produits bio montre une reprise, en particulier les fromages et yaourts. Les produits conventionnels voient leur demande globalement reculer. Le lait de consommation et la crème sont particulièrement concernés.
Les performances des entreprises laitières en 2025
Les leaders mondiaux du secteur
En 2025, Lactalis conserve sa place de leader mondial, devant Nestlé et Dairy Farmers of America. Au premier semestre 2025, les grandes coopératives laitières telles que Fonterra, Friesland C. et Arla Foods ont vu leur chiffre d’affaires ainsi que leur profitabilité progresser.
Groupes français : des performances contrastées
En 2024, les groupes français du secteur laitier ont maintenu une croissance organique positive. Au 1er semestre 2025, les tendances apparaissent contrastées : les croissances organiques restent positives, mais Danone EDP, Bel et Savencia voient leur profitabilité reculer. Seule la branche Nutrition spécialisée de Danone affiche une croissance organique dynamique, accompagnée d’une amélioration de sa profitabilité.
Les enjeux et perspectives du secteur en 2025 et 2026
Un marché en mutation
La filière laitière française traverse une période de transition marquée par des mutations économiques, sociales et environnementales. Depuis deux décennies, le nombre d’exploitations livrant du lait de vache ne cesse de diminuer, laissant place à des structures plus grandes et plus productives. Cette concentration s’accompagne néanmoins, d’une hausse du nombre d’établissements de transformation de lait (+12,9% entre 2014 et 2023).
Le secteur fait également face à une mutation des modes de consommation. Le lait liquide, en particulier, connaît un recul de la demande, poussant les industriels à revoir leurs stratégies et transformer leurs usines afin de s’adapter à des marchés en croissance et rester compétitives.
Entre restructurations et fusions : le secteur laitier se réinvente
Des projets de restructuration se multiplient depuis 2020, visant à répondre aux transformations telles que les nouvelles habitudes de consommation ou encore l’inflation des coûts de production. Par exemple, un site du groupe BEL (Nurrish) compte fermer ses portes d’ici fin 2025 tandis que Savencia ferme un atelier dédié à la fabrication de mozzarella.
En parallèle, les rapprochements stratégiques et fusions tels que Milcobel et Friesland Campina ou Arla Foods et DMK Group prévus entre 2025 et 2027 s’intensifient afin de faire face à une concurrence de plus en plus vive grâce à des économies d’échelle et une meilleure efficacité.
Répondre aux attentes sociétales en termes de durabilité et d’innovation est une des clés pour maintenir une compétitivité et faire face aux défis économiques et environnementaux.
Défis liés à l’emploi
Le secteur souffre, par ailleurs, d’un désengagement des jeunes générations et d’un vieillissement des salariés et producteurs. Les métiers agricoles sont perçus moins attractifs par les plus jeunes, les conditions de travail difficiles ainsi que le manque de spécialisation des formations pour le secteur laitier pèsent sur leur motivation.
Il est alors essentiel d’attirer et de former de nouveaux profils, notamment en s’appuyant sur la communication, la modernisation et la féminisation des métiers.
Notons par ailleurs, l’impact de certains investissements sur les outils industriels (automatisation, IA, etc) qui peuvent fragiliser l’emploi.
Dans ce contexte, une analyse des métiers en tension et des compétences critiques apparaît indispensable. Elle permettrait d’anticiper les besoins en recrutement, en formation et en adaptation des compétences, notamment dans les fonctions industrielles, logistiques et commerciales.
Conclusion : perspectives et enjeux pour le secteur laitier
Les prévisions pour les prochaines années annoncent une baisse progressive de la production laitière et du nombre de producteurs, entraînant des conséquences évidentes sur l’emploi dans l’industrie laitière. Les mutations liées au changement climatique et aux modes de consommation poussent les entreprises industrielles à adopter de nouvelles stratégies telles que la diversification vers les alternatives végétales, par exemple.
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