Le marché mondial du sucre est en pleine transformation et la filière fait face à de nombreux enjeux : climatiques, réglementaires, économiques et géopolitiques. En France comme à l’international, la production, les échanges et la situation des acteurs s’améliorent en 2024. Télécharger à la fin de l’article l’étude détaillée de la situation économique de la filière sucrière en 2024.
Une évolution contrastée de la production mondiale de sucre
Après le creux observé en 2019-2020 à cause du Covid, la production mondiale de sucre brut est repartie à la hausse. Cette tendance se confirme sur la campagne 2024-2025, avec des situations contrastées selon les régions :
- Brésil : En raison des pluies intenses et des incendies ravageurs, le pays enregistre une baisse de sa production et de ses exportations. Il conserve néanmoins sa place de premier exportateur mondial de sucre brut. La production d’éthanol est délaissée au Brésil en faveur du sucre, mais une reprise est attendue dès 2025.
- Inde : On constate une baisse continue de la production à cause de la sécheresse et de la politique de limitation des exportations. Le gouvernement a prolongé les restrictions à l’exportation jusqu’à nouvel ordre, accentuant la baisse des volumes exportés.
- Thaïlande : le pays enregistre une nette reprise de sa production et de ses exportations après les perturbations liées au phénomène climatique El Niño.
- Europe : La zone enregistre une légère hausse de production et des exportations, portée par des rendements plus favorables.
- Australie : on y constate une progression modérée des exportation grâce à une production stable.
La consommation mondiale, elle aussi, est orientée à la hausse, ce qui soutient le marché.
La situation des industriels et les perspectives 2025
En 2023-2024, les grands groupes sucriers européens profitent d’un contexte favorable. Les effets prix dopent leurs résultats. Le chiffre d’affaires est en forte hausse et la profitabilité est en nette amélioration. Le levier prix reste clé pour la rentabilité.
L’éthanol influence aussi les équilibres industriels :
- États-Unis : toujours premier producteur mondial de biocarburants.
- Brésil : l’éthanol à base de maïs atteint 20 % de la production totale.
- France : reprise modérée de la production. La demande intérieure (SP95-E10) reste dynamique, mais les importations augmentent, faute d’offre suffisante. Les exportations, elles, reculent.
Les évolutions de la filière au niveau mondial sont de plus en plus marquées par un marché plus fragmenté, dans lequel les réglementations locales, les aléas climatiques et les stratégies nationales pèsent fortement sur les flux commerciaux.
En Europe, l’année 2025 s’annonce complexe pour la filière sucrière. Plusieurs défis s’accumulent :
- Un déficit mondial estimé à 4,8 millions de tonnes.
- Des pressions fiscales sur les produits sucrés.
- L’accord commercial UE-Mercosur qui est source d’inquiétude pour les producteurs européens.
- Une réduction attendue de 15 % des surfaces betteravières.
- Et les risques accrus liés au climat.
À cela s’ajoutent d’autres tendances de fond :
- Le recul de la consommation européenne (-0,5 % par an)
- et montée des édulcorants naturels.
- Une baisse des rendements est à prévoir, notamment à cause des restrictions phytosanitaires et du vieillissement des agriculteurs.
Pour répondre à ces enjeux, les entreprises devront innover et accélérer leur transition environnementale.
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