Le PIB français devrait se stabiliser en 2024 et 2025, avec un retour de l’inflation à des niveaux tolérables. Néanmoins, les tensions budgétaires, politiques et géopolitiques, rendent ces prévisions fragiles. Dans ce contexte, lors des NAO 2025, la principale préoccupation des représentants du personnel sera de continuer le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat des salariés de ces dernières années. Télécharger l’étude complète à la fin de l’article.
L’environnement macroéconomique
La croissance de l’économie mondiale devrait se stabilise en 2024 et 2025, avec une évolution de PIB de +3,1%. Toutefois, cette continuité apparente masque des évolutions contrastées et marquées par :
- la baisse de l’inflation en lien avec la baisse des prix de l’énergie et des services,
- le reflux des taux d’intérêt,
- le ralentissement en Chine, en lien avec les difficultés du marché immobilier, compensé par une accélération dans les autres pays émergents,
- et, à contrario, un dynamisme de la croissance aux États-Unis alors que la croissance demeure modérée en Europe. La croissance européenne devrait néanmoins se relever à +0,8% en 2024 et +1,2% en 2025, contre +0,4% en 2023.
Selon la Banque de France, la France devrait enregistrer une progression de PIB stable à +1,1% en 2024 et +1,2% en 2025
Néanmoins, les projections seraient entourées d’aléas importants :
- L’incertitude politique actuelle en France fait peser un aléa sur les hypothèses de finances publiques et sur le comportement plus ou moins attentiste des entreprises et des ménages.
- Les risques géopolitiques (guerre en Ukraine, situation au Proche-Orient, tensions commerciales, etc.) et leurs effets sur les prix des matières premières et le commerce international pourraient également affecter les perspectives économiques.
NAO 2025 : quelles évolutions du pouvoir d’achat en France ?
La comparaison de l’indice des prix à l’évolution des salaires de base fait ressortir une augmentation du pouvoir d’achat des salariés à partir de 2024 » :
- · Le taux d’inflation en moyenne annuelle s’établirait à +2,5% en 2024, puis+ 1,5% en 2025 contre 5,7% en 2023.
- · Une augmentation des salaires nominaux estimée par la Banque de France à +2,7% en 2024 et à +3,1% en 2025. Pour rappel, cet indicateur était de +4% en 2023. Une enquête réalisée par un cabinet de conseil auprès de DRH annonce des hausses de salaires plus élevées : +3,5% en 2024 et +3% en 2025 ;
A la suite de la forte flambée des prix, le SMIC a été revalorisé à plusieurs reprises au cours des 3 dernières années :
- en 2022 : de 0,9% au 1er janvier, 2,65% au 1er mai et 2,0% au 1er août,
- en 2023 : de +1,81% au 1er janvier et de +2,22% au 1er mai,
- et au 1er janvier 2024 : de 1,13% et de 2% au 1er novembre 2024.
Les impacts du projet de loi des finances 2025
Dans un contexte de tensions budgétaires, le gouvernement prévoit une hausse de la fiscalité de particuliers et des entreprises en 2025. Les principales mesures annoncées sont les suivantes :
- Une Indexation du barème de l’impôt sur l’inflation (+2%),
- L’instauration d’une contribution différentielle sur les hauts revenus,
- Une Contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises,
- Et un report de la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
Les axes de négociations lors des NAO 2025
Pour les représentants du personnel, les marges de négociation des salaires seront les suivantes :
- la nécessité de rattraper les pertes de pouvoir d’achat subies ces dernières années,
- le desserrement monétaire qui réduit le coût de l’endettement pour les entreprises,
- ainsi que la baisse de l’inflation, en particulier des prix de l’électricité et de l’énergie.
Les contraintes pesant sur les négociations seront entre autres :
- pour les plus grandes entreprises, la hausse prévue de la fiscalité,
- et les craintes d’une baisse de la consommation des ménages et d’un retournement de la conjoncture économique, en lien avec les tensions budgétaires, politiques et géopolitiques.
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