En 2023, les marchés des vins et des spiritueux ont été marqués par une hausse des prix et une baisse des volumes. Les modes de consommation changent et la déconsommation d’alcool en tout genre se poursuit. Télécharger l’étude complète à la fin de l’article.
Conjoncture économique
L’environnement économique du secteur en 2023 a été marqué par des tensions inflationnistes persistantes sur des produits utiles à la production viticole.
- Les prix du verre continuent d’exploser en 2023 (+12,7%).
- Dans une moindre mesure, les couts de transports poursuivent également, leur envolée (+6,3% en 2023*) soit une moyenne annuelle de +8,6% sur 5 ans.
- le repli de l’énergie (composant moteur de l’inflation) permet une réduction des coûts d’entreposage frigorifique*.
Du côté de la demande, on note un ralentissement de la croissance autant la demande intérieure que des exportations. En effet, la déconsommation de vin, champagne et spiritueux s’accentue avec un recul des ventes en volume sur la majorité des marchés, en lien avec l’augmentation des prix. Le vin et le champagne ne sont pas des produits alimentaires de première nécessité, les ménages effectuent des arbitrages en privilégiant des vins traditionnels voire low-cost.
Dynamique des marchés
En 2023, le marché des vins affiche les tendances suivantes :
- Le dynamisme des vins effervescents se poursuit en valeur (+10,1%) comme en volume (+2,4%). Les vins tranquilles poursuivent leur décroissance en volume (-4,3%), mais les ventes en valeur restent stables (+0,4%)
- La croissance des vins sans alcool est soutenue en 2023. Les vins effervescents sans alcool restent les plus dynamiques (+11,0%). Les vins tranquilles sans alcool surperforment (+8,8%) également.
- Recul des ventes de bios (-7,4% en volume) au profit de vins traditionnelles. En effet, avec l’augmentation des prix, les consommateurs privilégient des vins traditionnels et moins chères.
Quant au champagne, après 3 années exceptionnelles, les volumes vendus reviennent à un niveau normal pré pandémique. Ils sont impactés dans les mêmes proportions en France (-8,2% à 127 millions de bouteilles) qu’à l’export (-8,2% à 172 millions de bouteilles).
L’ensemble des spiritueux recule en volume (-3,6%) mais stagne en valeur (+0,4%).
- Alcool blanc : hausse en valeur (2,8%) et un recul en volume de (-2,3%)
- Whiskey : Les ventes de Whiskies se réduisent en valeur (-1,7%) comme en volume (-5,1%). Toutes les catégories sont touchées par la diminution des volumes hormis les Whiskies français (+13,2%) et japonais (+9,0%)
Perspectives économiques
Pour 2024, la croissance des marchés mondiaux de vins et spiritueux restera modeste. En effet, Le ralentissement de l’économie chinoise post-Covid entraîne une forte baisse de la consommation des vins et spiritueux étrangers. En conséquence, les producteurs français peinent à retrouver leurs ventes sur le marché chinois, moins favorable qu’antérieurement.
De plus, l’attractivité des prix des vins mousseux italiens et espagnols bousculent l’ordre établi par le jeu concurrentiel. En conséquence, les producteurs français doivent s’adapter à une concurrence européenne rugueuse.
Pour finir, les évolutions règlementaires (baisse des enveloppes PAC pour le vin, rejet du traité CETA…) et les tensions géopolitiques constituent des obstacles manifestes aux filières françaises dans les prochaines années.
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