Télécharger l’étude complète à la fin de l’article. En 2023, la situation économique des filières viande et bovine en France et en Europe se caractérise par une nouvelle augmentation des prix des animaux. Cette tendance à la hausse est particulièrement marquée dans le secteur de la viande bovine. En France, la consommation globale est restée relativement stable, ce qui a favorisé les importations, mais la consommation à domicile a enregistré un ralentissement. Parallèlement, le marché du porc connaît une période de déclin, marquée par une réduction significative de l’offre au cours du premier semestre de l’année.
Conjoncture économique
Après avoir renoué avec la croissance sur l’année 2021 (+6,8%), l’économie française observe un net ralentissement sur l’année 2022, la croissance étant estimée à +2,6% en 2022. Cette décélération est le résultat d’une baisse de la consommation des ménages (+2,7% soit -2,5 pts) mais également de la production globale (+3,4%, soit -3,8 pts). La France enregistre en 2022 un déficit commercial record. Sur les 6 premiers mois 2023, la croissance s’établit à 0,8%. Si le commerce extérieur et la production de biens et services ont une contribution positive, la croissance est durement pénalisée par la baisse de la consommation des ménages et du secteur immobilier. En cause, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt. La prévision de croissance de 1,0% sera difficilement atteint.
A juillet 2023, les prix des produits agricoles évoluent de manière contrastée. Le prix du lait de vache et du sucre continue de progresser suite à des collectes en ralentissement, engendrant des tensions sur les marchés. Les prix des œufs et du cacao suivent la même tendance. A contrario, le prix du beurre, qui avait atteint des niveaux importants diminue, à l’image des céréales, qui diminue également suite à d’importants stocks mondiaux.
Les prix à la consommation ont augmenté en moyenne de +5,3% sur les 8 premiers mois de l’année 2023, avec un pic à 6,3% en février. L’inflation tend à diminuer depuis le mois de mai (principalement par la baisse des prix de l’énergie), mais reste à des niveaux plutôt élevés. Les principales causes demeurent les prix de l’énergie et de l’alimentation.
Situation économique des filières viande en 2022
Entre fin 2016 et fin 2022, le cheptel bovin français s’est réduit assez fortement, notamment celui des vaches allaitantes et des vaches laitières. La décapitalisation s’est accélérée en 2022, en raison d’une réduction des naissances et du non-renouvellement des départs à la retraite des éleveurs. Le recul des abattages de bovins constaté depuis 2018 s’est accéléré sur 2022. Ce repli s’inscrit davantage dans un contexte de faiblesse des disponibilités alors que la consommation par bilan a très bien résisté, ce qui a bénéficié aux importations de viande. La flambée des cours s’est produite au 1er semestre, les prix étant par la suite stabilisés. En 2022, l’augmentation des prix de vente, pourtant importante, n’a pas permis d’absorber toute la hausse des cours. Pour rattraper cet écart, il faudrait que les prix de vente restent élevés pendant un temps lorsque les cours se replieront. La consommation à domicile de viande bovine marque nettement le pas sur les 7 premiers mois de 2023 sur la plupart des catégories. Dans ce contexte de forte hausse des prix, les consommateurs se tournent vers les produits les moins onéreux (poulet et porc).
Sur le porc, le constat est assez similaire. Les cours du porc ont flambé, atteignant des niveaux records. Si les achats des ménages en GMS ont reculé, la consommation par bilan progresse et bénéficie aux importations de viande de porc, répondant ainsi aux besoins de la RHD. La filière est également impactée par de faibles disponibilités, la décapitalisation du cheptel engendrant des difficultés d’approvisionnement. Le recul du cheptel concerne l’ensemble des pays européens dont certains plus que d’autres en raison de la PPA (Allemagne, Pologne) ou de la fragilité financière des élevages (Danemark). Quant à la Chine, les importations s’inscrivent en net recul, le pays ayant largement reconstitué son cheptel.
Perspectives des filières viande et bovine en 2023
D’après l’USDA, la production 2023 devrait être stable par rapport à 2022.
D’après les prévisions, les abattages de viande bovine s’inscriraient une nouvelle fois en baisse ainsi que la consommation dans un contexte de hausse de l’import. La pénurie d’offre reste d’actualité, en raison de la réduction des cheptels laitiers et allaitant à l’œuvre depuis plusieurs années. Les abattages de bovins sont en repli de -3,1 % par rapport aux 7 premiers mois de 2022, toutes catégories confondues. La consommation par bilan n’a diminué que de -0,5 % par rapport à 2022.
En Europe, le cycle du porc s’est engagé dans une phase descendante et la contraction de l’offre s’observe nettement sur la première partie de l’année. En effet, la conjoncture est marquée par une faiblesse de l’offre dans l’ensemble des bassins de production européens.
En France, la baisse du prix du porc se poursuit dans un contexte également de baisse de l’offre. Les abattages sont en net repli, avec pour conséquence des annonces de restructuration.
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