Affectée par l’inflation, le marché des vins, spiritueux cidres et jus de fruits en 2022 est caractérisée par une déconsommation. Néanmoins, la baisse de la consommation s’accompagne d’une valorisation accrue des produits. Télécharger l’étude complète à la fin de l’article
La conjoncture macro-économique
Après avoir renoué avec la croissance sur l’année 2021, l’économie mondiale observe un net ralentissement en 2022. La hausse des taux d’intérêt des banques centrales et la guerre en Ukraine freinent l’activité économique mondiale.
En effet, à cause de la guerre en Ukraine, l’année est marquée par une forte inflation. L’Europe a été́ le continent le plus affecté. Presque toutes les matières premières agricoles affichent des prix en fortes hausses, ce qui alourdit les couts de production des Industries agroalimentaires.
Dans ce contexte, le marché des vins et spiritueux en 2022 a connu :
- une hausse des prix,
- une tendance à la déconsommation mais avec une valorisation accrue des produits en France,
- et une croissance des ventes à l’exportation.
En particulier, la croissance de l’export, de 10,8% en 2022, s’explique notamment par :
- la levée des restrictions tarifaires (USA)
- des vendanges particulièrement réussies.
Les couts de production du secteur sont en hausse, sous l’effet de l’inflation :
- du cout des emballages, en particulier du verre qui est en situation de pénurie
- des couts de l’Energie, des transports et d’entreposage ont atteint des niveaux records en lien la guerre en Ukraine.
Les ventes de vins et de champagnes en France
Les ventes de vins par catégorie affichent des évolutions diversifiées.
- Après une année 2021 en forte reprise, les ventes de champagnes en France affichent une légère progression en 2022. Toutefois la valorisation des bouteilles engendre un chiffre d’affaires record, notamment boosté par les ventes à l’export.
- Les ventes de vins sans alcools explosent depuis 2 ans (+49 % vs 2019) et ce segment devrait continuer à gagner des parts de marché. La demande de « vins » sans alcool ou faiblement alcoolisés devrait rapidement progresser. Les pétillants sans alcool progressent de +3,9% sur 2022.
- Le chiffre d’affaires des vins rosés s’en sort pas mal grâce l’augmentation des prix, tandis que leurs ventes sont en légère baisse.
- Les ventes en volume de vins bio, ainsi que les vins tranquilles sont en net recul en 2022. C’est encore plus marqué que pour les vins tranquilles traditionnels. Ces mauvaises performances sont dues à une préférence pour les prix bas des consommateurs en période de forte inflation.
Les ventes de spiritueux, cidres, sirops et jus de fruits en France
La catégorie des spiritueux affiche une forte diminution des volumes vendus et du chiffre d’affaires en grande distribution en France. L’euphorie de la consommation en GMS pendant la crise sanitaire ne semble plus qu’un lointain souvenir. 2022 a en effet constaté la reprise du circuit des Cafés-Hotels- Restaurants (CHR). Par segment, les évolutions 2022 sont les suivantes :
- Les Whiskies et les anisées ont ainsi vu s’évanouir 10 millions de litres en GS en 3 ans. Seules les liqueurs sortent du lot grâce à des ventes qui poursuivent leur croissance.
- Le chiffre d’affaires des alcools blancs est quasiment stable malgré une érosion des volumes. En effet, la commercialisation des rhums blancs s’effondre en GMS. En revanche, les achats de Vodka continuent de croitre.
Quant aux cidres, leurs ventes se maintiennent malgré́ un affaissement des volumes vendus, qui est d’autant plus marqué sur les circuits e-commerce et drive.
Les sirops se portent très bien, que ce soit au niveau des ventes en volume comme à celui du chiffre d’affaires, tous deux en croissance. Le marché́ est essentiellement tiré par les concentrés.
On remarque une baisse des ventes de jus de fruits, dont le chiffre d’affaires se stabilise par la montée des prix. Seul certains segments de niche de jus de fruits réfrigérés, smoothies (+7,7%) et formules lactées (7,9%), retrouvent un fort dynamisme de leurs ventes.
Les enjeux de la filière
Pour la filière, l’année 2023 sera marquée par :
- Des craintes de récessions économiques au niveau mondial,
- pour la production viticole, une réduction des enveloppes de la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC)
- la poursuite de la vague inflationniste et ses effets sur la consommation de ménages
- L’adoption de la loi « Descrozaile » ou Egalim 3 avec pour objectif de renforcer le poids de négociation des industriels face à la distribution.
En outre, les tendances de consommation à moyen terme sont les suivantes :
- Des produits plus éthiques et avec moins alcools.
- La « premiumisation » ou la montée en gamme des produits
- Et l’utilisation des réseaux sociaux comme axe de commercialisation
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