La situation économique des filières viandes bovine et porcine en 2022

En 2022, La viande bovine en France et en Europe affiche une hausse des prix des animaux, bien que la consommation soit en baisse de 1,1 %. Quand au marché du porc, il est en phase de baisse, avec une diminution notable de l’offre au cours du premier semestre de l’année. Télécharger l’étude complète à la fin de l’article.

Conjoncture économique

Après une forte baisse de -8,2% en 2020, la France enregistre une croissance de +6,8% en 2021, permettant au PIB de retrouver son niveau d’avant-crise. Cependant, la croissance en 2022 est estimée à 2,3%, inférieure aux prévisions initiales, avec des tensions sur les conditions de production et une inflation alimentée par plusieurs chocs exogènes.

Les prix des matières premières agricoles ont augmenté de manière significative à deux chiffres à la fin juillet 2022, ce qui pèse lourdement sur les coûts de production des Industries agricoles et alimentaires (IAA), à l’exception du cacao. Les céréales sont les plus touchées en raison de la guerre en Ukraine, tandis que l’épidémie de grippe aviaire a eu un impact sur les prix des œufs et le contexte international sur le beurre.

Situation économique des filières viande en 2021

Depuis la fin des quotas laitiers en 2015, le cheptel de vaches laitières en France a diminué chaque année et cette tendance s’est poursuivie en 2021 avec une baisse de 2,1%.

En 2021, le marché de la viande bovine en Europe a été touché par une pénurie d’offre à la suite de la pandémie de COVID-19, entraînant une forte augmentation des prix face à une demande soutenue, avec une perte de :

de 72 000 têtes pour le cheptel laitier (-2,1%)
et de 55 000 têtes pour le cheptel allaitant (-1,4%).

Cette baisse s’inscrit dans une tendance de moyen terme, avec une perte de 221 000 têtes pour le cheptel laitier et de 275 000 têtes pour le cheptel allaitant en 5 ans.

Cette pénurie d’offre a entraîné une augmentation des prix, mais la consommation est restée stable. Les prix moyens des gros bovins ont fortement augmenté sans discontinuer tout au long de l’année, se stabilisant à des niveaux élevés sur les deux derniers mois. Cette hausse s’est traduite par une augmentation des prix de vente consommateur.

Quant au marché de la viande porcine, il est marqué par la reprise importante de la production chinoise en volume grâce à la reconstitution du cheptel. La production dans la zone UE s’est également accrue

Perspectives des filières en 2022

La consommation à domicile de viande bovine marque nettement le pas sur les six premiers mois de 2022. D’après l’USDA, la production 2022 augmenterait de +1%.

Au niveau de l’UE, la hausse des prix se poursuit et amortit en partie la hausse des coûts de production. Les prix commencent toutefois à plafonner dans certains États membres face à la baisse de pouvoir d’achat liée à la hausse des dépenses contraintes.

De fait, la pénurie d’offre de viande bovine persiste en raison de la réduction du cheptel de vaches laitières et allaitantes ces dernières années, entraînant une baisse des abattages de bovins de 4,8 % par rapport à l’année précédente.

Cette pénurie en France et en Europe entraîne une augmentation des prix des animaux, bien que la consommation soit en baisse de 1,1 %. Les prix élevés du lait standard encouragent également les éleveurs à garder leurs vaches laitières, tandis que le coût des aliments continue d’augmenter.

Le marché du porc a atteint un sommet en 2021, mais depuis, il est en phase de baisse, avec une diminution notable de l’offre au cours du premier semestre de l’année. Cette tendance est observée dans tous les bassins de production européens, à l’exception de l’Espagne et du Danemark, et est aggravée par les effets de la canicule, qui limitent la croissance des porcs dans les élevages du sud de l’Europe.

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