Le marché des céréales devrait maintenir des niveaux de production records en 2020. Néanmoins, les filières françaises devront affronter plusieurs enjeux. Téléchargez notre étude complète à la fin de l’article.
Les marchés mondiaux des céréales
Selon la FAO, la production mondiale de céréales atteindrait le niveau record de 2,719 milliards de tonnes en 2019, soit une augmentation 2,3 %. Les productions mondiales de blé (+4%) et d’orge (+13%) ont fortement progressé en 2019, notamment en Europe. En revanche la production de maïs recule, en lien avec la mauvaise récolte aux USA. L’Union Européenne est le principal producteur de blé et d’orge. Sur le marché du maïs, le tandem UE-Ukraine se trouve en 3ème position au même niveau que le Brésil.
L’estimation de la production de blé en 2019 est de 763 millions de tonnes, soit une hausse de 4,2 %. C’est le deuxième volume le plus élevé jamais enregistré. La Russie est devenue le principal exportateur de blé (19%) devant l’Union Européenne (17%) et les États-Unis (15%). Si les pays importateurs sont atomisés, l’Égypte et l’Indonésie demeurent les principaux débouchés.
En dépit d’une production mondiale de maïs largement supérieure à celle de blé, les volumes échangés sont moindres. Les États-Unis (26%) demeurent le premier producteur de maïs, mais est dépassé par l’Amérique du Sud avec le tandem Brésil-Argentine (près de la moitié de la production mondiale). L’UE, non auto-suffisant, est le premier importateur de maïs.
Le marché des céréales en France
La production française de céréales, exclusivement tirée par le blé tendre, a progressé de près de 4% en 2019. A l’inverse, les reculs de rendements, en maïs et orge, n’ont été que très faiblement limités par les hausses de surfaces.
Les volumes exportés dépendent des aléas de rendement et de qualité. Comme exemple, la campagne 2016/17 du blé où la chute des disponibilités a mécaniquement engendré celle des exportations, faisant perdre au passage certains marchés historiques. En 2019, l’Algérie, la Belgique et les Pays-Bas ont été les principaux clients du blé français. En ce qui concerne le maïs, les exportations Françaises sont principalement destinées aux pays proches : Pays-Bas, Espagne, Belgique.
Les cotations ont été stables pour le blé (« 0,8%) et pour le maïs (+1%), et en baisse pour l’orge (-9,9%)
Les perspectives du marché des céréales en 2020
Les prévisions de la FAO concernant la production de blé en 2020 s’établissent à 763 millions de tonnes, stable par rapport à 2019. Cette évolution devrait s’expliquer par :
- la baisse attendue de la production dans l’Union européenne, en Ukraine et aux États-Unis d’Amérique
- compensée par des conditions plus favorables en Australie, au Canada, en Inde et en Fédération de Russie.
Les perspectives de consommation de blé en 2019‑2020 sont à la hausse de 1,6 %. Les enjeux à court terme concernent les effets de crise planétaire liée au Covid-19. En effet, le krach des marchés financiers impacte depuis début mars 2020 les cotations des céréales. Des baisses de cours de l’ordre de -10 à -15 % ont dores et déjà été observées.
Selon les prévisions de l’Agreste, sur la campagne 2019/2020, les récoltes françaises seraient tirées par le blé tendre et l’orge. A l’inverse, le maïs serait en léger recul et, la chute observée ces dernières années en blé dur se poursuivrait.
Les enjeux et perspectives des filières françaises
Le premier enjeu des filières céréalières françaises concernent l’entrée en vigueur de la loi EGALIM. En effet, cette loi a prévu l’entrée en application de la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires auprès des acteurs français au 1er janvier 2021. Dans cette optique, la majorité des acteurs coopératifs semblent opter pour une conservation des activités de commercialisation des produits phytosanitaires. La Coopération Agricole propose un guide de mise en œuvre de la séparation pour les coopératives agricoles. Cependant, à date, les autorités publiques n’ont pas encore précisées les modalités de mise en œuvre de la scission d’activités. La crise actuelle du Covid-19 pourrait retarder la publication des textes et repousser la date de mise en application.
Le second enjeu des filières françaises est relatif à leur compétitivité prix. Il faut noter que les prix élevés des céréales français ne pénalisent pas leur compétitivité en Europe. Néanmoins, les exportations vers les Pays Tiers en sont affectées. En effet, depuis plusieurs années, les acteurs Français cherchent à valoriser au maximum leurs exportations face aux grands concurrents : Ukraine, Brésil, USA, Canada. Mais ils sont soumis aux pressions des consommateurs locaux. Ces derniers exigent une meilleure alimentation, avec des revendications en termes d’utilisation de pesticides ou encore des OGM. Ces enjeux ont tendance à renchérir les coûts de production.
A moyen terme, les filières françaises font donc face à un dilemme et elles devront trancher entre 2 options stratégiques suivantes :
- conserver une stratégie de volume caractérisée par une production de masse, portée par les exportations, avec des coûts de production compétitif
- ou adopter pleinement une stratégie de différenciation en lien avec les normes qualités et environnementales du marché local.
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