Étonnant graphique compilée par Unifor, le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, qui mérite de s’y attarder quelques secondes…
Unifor a compilé les données de l’OCDE (1) pour démontrer un lien entre la pauvreté et l’absence d’influence des syndicats afin de s’en servir comme argument dans une campagne de syndicalisation.
A première vue, on peut se dire qu’en France, les syndicats ne sont pas si influents que cela. Mais en y réfléchissant, les syndicats nord-américains ont peu, ou pas, d’influence pour fixer les salaires dans les branches professionnelles. Aux Etats-Unis, ils attendent toujours un relèvement du salaire minimum national, promis par le Président Obama. Le taux de pauvreté y est supérieur à 15%.
A contrario, en France, les Conventions Collectives, dont la plupart des branches sont dotées – il vaut mieux bénéficier d’une ancienne qu’une récente – sont belles et bien négociées par les organisations syndicales, patronales et ouvrières. Les syndicats interviennent souvent dans la fixation du SMIC, obtenant parfois les fameux « coups de pouce ».
Certes, il y a toujours de la pauvreté en France et on déplore son aggravation, mais la graphique n’est pas pour autant dépourvu de fondement. Si le taux de pauvreté est moins élevé en France qu’ailleurs, c’est que les syndicats ont joué leur rôle dans sa limitation ; un rôle toutefois largement supérieur à ce qu’on pourrait attendre compte tenu du taux d’adhésion… un argument qu’ils ont pourtant du mal à faire valoir auprès des salariés.
Notes :
(1) Organisation de coopération et de développement économiques.
(2) Le minimum fédéral depuis janvier 2014 est de $10,10 soit 7,26 € de l’heure mais de nombreux états refusent de l’appliquer.