La Banque de France vient de publier son étude annuelle du surendettement des ménages, titre démenti par le fait qu’il touche toujours davantage les personnes célibataires, séparées ou divorcées avec 64,2% des dossiers déposés, lui-même enregistrant une triste progression de 6,6% (contre 0,8% l’année précédente) avec 216 396 en 2009, 218 102 en 2010 et 232 493 en 2011.
Parmi les groupes d’âge, les 35-44 ans déposent le plus de dossiers avec 27,4% et les 45-54 ans avec 25,9%, 23,6% ayant plus de 55 ans.
La statistique la plus inquiétante cette année est celle des salariés en activité qui augmente de 36,7% à 39% dont 35,1% d’employés et 24,5% d’ouvriers, ce qui laisse tout de même une part non-négligeable de 40,4% aux cadres, agents de maîtrise et techniciens. La part des « hauts salaires » est également en progression, celle des personnes gagnant moins de 2 000 € bruts par mois régressant de 83,1% en 2010 à 78,1% en 2011 alors que le pourcentage de celles percevant le SMIC ou moins, recule de 54,2% à 48,7%.
Corrélativement, la part des personnes sans travail est en diminution. 25,6% sont des chômeurs, 11,7% des personnes sans profession et 10,3% des personnes sans activité professionnelle (longue maladie, invalidité, congé parental).
Les surendettés sont plus nombreux dans les régions Bourgogne, Champagne-Ardenne, Haute-Normandie, Picardie, Nord-Pas-de-Calais alors que les régions Alsace, Bretagne, Corse, Île-de-France, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes enregistrent le moins de dossiers.
Les prêts renouvelables sont présents dans 78% des dossiers, une part prépondérante qui se confirme d’année en année.
Le CE peut construire « un service de prévention »
Bénéficiant de la confiance des salariés et plus à même d’être prévenus de leurs éventuelles difficultés financières, le CE a un véritable rôle préventif à jouer dans ce domaine. Il peut agir en amont en aidant les salariés à préparer et à suivre un budget familial, souvent un petit accompagnement suffit à éviter des drames. Le CE peut aussi user de son influence pour obtenir des reports d’échéances permettant de « respirer » le temps nécessaire à résorber un trou dans les finances. Il peut également, s’il en a les moyens, accorder des secours, obtenir une avance de l’employeur ou négocier des regroupements de crédits avec ses organismes bancaires.
Le CE peut lutter contre les publicités alléchantes des organismes de crédit, parfois peu scrupuleux, en diffusant une contre-information et en prodiguant conseils pratiques et juridiques dans les cas de dérapage.
Enfin, les élus peuvent orienter leurs collègues vers des représentants syndicaux dans les organismes de logement social, les CAF, les Assedic… En réalité, le surendettement est souvent la conséquence de l’isolement du salarié face à un problème ou souffrance ponctuelle qui pourrait être « guéri » avec un minimum d’écoute.