Les premiers travailleurs en Australie venaient d’Angleterre, condamnés à des peines de transportation par les tribunaux, la plupart du temps pour des menus larcins liés à la pauvreté. Leur condition fut celle de l’esclavage au même titre que les indigènes et les habitants déplacés de force des îles voisines. L’abolition de l’esclavage dans l’Empire Britannique en 1833 fût appliqué également en Australie.
Des syndicats d’artisans apparaissent au début du 19ème siècle d’abord sous forme d’associations formés par des ouvriers hautement qualifiés employés travaillant dans les zones urbaines, en vue d’améliorer leurs salaires et réduire les heures de travail.
Les conditions de travail à l’époque étaient définies par une loi régissant les relations entre « maitres et serviteurs ». Dans les années 1840, un employé absent de son emploi sans permission pouvait être traqué et arrêté comme vagabond. Durant une pénurie de main d’œuvre entre 1835 et 1845, plus de 20% des détenus dans les prisons de la juridiction de Melbourne furent condamnés pour de tels faits.
Le 18 août 1855, la société des maçons de Sydney présenta un ultimatum aux employeurs : dans les six mois, la journée de travail des maçons devait être ramenée à 8 heures. Mais des ouvriers travaillant notamment sur des églises de la ville ne pouvait contenir leur enthousiasme et décidèrent de ne pas attendre. Ils se mirent en grève et gagnèrent la partie. Un dîner de célébration consacra leur victoire le 1er octobre 1855.
Le 21 avril 1856, les maçons et les ouvriers du bâtiment de Melbourne arrêtent le travail. Une manifestation a lieu entre l’Université et le Parlement. Leur action fut un succès et ils sont parmi les premiers travailleurs organisés à obtenir la journée de huit heures sans perte de salaire.
Ainsi, la Fête du Travail en Australie a lieu à des dates différentes selon les territoires en fonction de l’anniversaire de l’introduction de la journée de 8 heures.
Il en allait de même en Nouvelle Zélande. La revendication de la journée de huit heures fut exprimée au sein de la colonie de Wellington dès 1840. Un charpentier, Samuel Parnell, refusa de travailler plus longtemps encourageant d’autres ouvriers à faire de même. En octobre 1840, une assemblée d’ouvriers adopta officiellement cette revendication. Le 28 octobre 1890, le 50ème anniversaire de cette réunion fut commémoré par une manifestation. La journée fut ensuite célébrée chaque année jusqu’en 1899 quand le gouvernement déclara une journée de fête nationale à compter de 1900 laissant le choix de la date aux différentes provinces. Les armateurs se plaignirent alors que les marins bénéficiaient dans d’un jour férié dans un port puis d’un second dans un autre port. En 1910, la journée fut « unifiée » dans tout le pays et depuis cette date la Fête du Travail est célébrée le quatrième lundi du mois d’octobre.
La journée de 8 heures
L’idée de la journée de “8 heures de travail, 8 heures de loisirs et 8 heures de repos” prend son origine auprès du socialiste philanthrope britannique, Robert Owen, qui l’introduit dans son entreprise dès 1817. La journée de 10 heures est promulguée en Angleterre en 1847 et en France, la journée de 12 heures est instituée en 1848. La revendication de la journée de 8 heures est adoptée par l’Association Internationale des Travailleurs à sa conférence de Genève en 1866. En France, il faudra attendre 1919 pour sa première mise en application.
La prochaine tentative de réduire le temps de travail de façon significative sera la RTT, les 35 heures des français adoptées en 1998 par la première loi Aubry (après une expérimentation sous la loi de Robien).