Pour la première fois en France, une étude met en exergue la discrimination salariale fondée sur l’orientation sexuelle. Elle révèle un désavantage pour les homosexuels hommes d’une ampleur de -6,5% dans le secteur privé et de –5,5% dans le secteur public. L’écart est plus élevé pour les travailleurs qualifiés que pour les non qualifiés et dans les cas, plus fort à l’égard des salariés les plus âgés. La discrimination est moindre en région Parisienne qu’en province.
Les auteurs mettent en cause non seulement la discrimination pratiquée par les employeurs mais également les politiques de salaires variables qui peuvent subir un abaissement du fait des clients préférant par exemple, s’adresser à un vendeur hétérosexuel.
Concernant les lesbiennes, l’étude n’a pu conclure à l’existence d’une discrimination.
Publiée en décembre 2009 par deux chercheurs de l’Université d’Evry Val d’Essonne, Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi, l’étude exploite des données de l’Insee contournant l’interdiction d’élaborer des statistiques concernant certains sous-groupes de la population. Alors que l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes fait partie intégrante des négociations annuelles obligatoires, le rattrapage des discriminations vis-à-vis des membres de ces sous-groupes relève d’un recours juridique individuel que peu oseront entamer sans assistance et soutien.
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