Les activités économiques se redressent progressivement en France mais qu’en est-il de la situation de l’emploi ?
Les derniers chiffres de la croissance confirment le redressement de l’activité économique en France : +0,6% au deuxième trimestre 2010 après une progression de +0,2% sur le trimestre précédent. Les investissements des entreprises se redressent après plusieurs trimestres de ralentissement, la consommation des ménages repart à la hausse et les destructions d’emploi ont stoppé depuis le premier trimestre 2010.
Si la crise financière semble être dernière nous, il faut rester prudent quant à l’interprétation des conséquences immédiates de ces chiffres sur la situation de l’emploi. Selon les derniers chiffres très contestés de l’emploi, la France aurait créé, depuis le début de l’année 2010, 59 000 emplois nets, fins de contrats saisonniers non compris.
Retour sur la crise et ses conséquences sur l’emploi
Rappelons-nous, l’économie française est entrée en récession au deuxième trimestre 2008. Les activités économiques enregistraient quatre trimestres consécutifs de croissance négative réduisant le PIB de -3,7% sur la période. Depuis le début de la crise 518 200 emplois ont été détruits.
L’emploi réagit avec un décalage aux évolutions du PIB
1ère phase : la récession
Alors que le ralentissement est constaté depuis plusieurs mois, le taux de chômage ne décroche réellement qu’à partir du quatrième trimestre 2008 (7,5% contre 7,1% au premier et deuxième trimestre 2008). Pour autant, entre le premier trimestre 2008 et le second semestre 2009, les destructions nettes d’emploi (-2,9%) ont été moindres que la variation du PIB (-3,7%). Le taux de chômage atteint 9,1% contre 7,2% avant la récession.
2ème phase : le redressement de la situation économique
L’économie française se redresse à partir du second trimestre 2009 (+0,2%) mais les destructions d’emploi se poursuivent. Il faudra attendre quatre trimestres successifs de croissance positive pour observer un arrêt des destructions d’emploi. Entre le premier trimestre 2009 et le premier trimestre 2010, le PIB a progressé de +1,2% alors que l’emploi a continué à diminuer de -1,0%. Au quatrième trimestre 2009, le taux de chômage atteint son plus haut niveau depuis le début des années 2000 à 9,6% avant d’amorcer un repli à partir du premier trimestre 2010.
La consolidation de la croissance et la baisse du chômage
La consolidation de la croissance au second semestre 2010 (+1,2% sur le premier semestre) se traduit par une inversion de la courbe du chômage. En moyenne, sur cette période, le taux de chômage (9,3%) baisse de -0,2 pt par rapport au premier semestre 2010. Cela étant, les incertitudes sur la dynamique de l’activité économique et l’ampleur des destructions d’emploi au cours de cette crise ne laissent pas espérer un retour rapide au niveau d’emploi avant la crise. Il est à craindre qu’à court terme, l’économie française soit contrainte à un taux de chômage relativement élevé.
Le redressement de la situation de l’emploi observé sur le premier semestre traduit l’extrême prudence des entrepreneurs. Dans une logique de flexibilité, ils ont privilégié le recours à l’intérim et l’augmentation des heures supplémentaires. Pour l’heure, le niveau d’emploi en CDI reste orienté à la baisse. Espérons que le retour progressif du climat de confiance se traduira par des créations de postes plus pérennes.